Difficile de prétendre que le monde politique est un sanctuaire de vertu.

D’ailleurs, en octobre 2024, le député Andy Kerbrat (La France Insoumise) a été pris en flagrant délit d’achat de drogues de synthèse.

Plutôt que de nier l’évidence, il a reconnu ses torts, plaidant des « fragilités personnelles » et une volonté de se soigner.

Cependant, cette posture divise : doit-on lui tendre la main ou exiger sa démission immédiate ?

En outre, l’affaire Kerbrat n’est pas un cas isolé. En effet, certains élus auraient, à en croire des bruits de couloir, une consommation plus récréative que thérapeutique.

Par exemple, l’ex-ministre de l’Intérieur Christophe Castaner confiait en 2016 qu’il avait déjà fumé du cannabis, ajoutant que c’était « une connerie de jeunesse ».

À l’époque, cet aveu avait fait grincer des dents. Toutefois, il restait bien loin des pratiques plus récentes révélées dans certaines affaires.

 

Face à ces polémiques, et afin de clarifier la situation, Éric Piolle, maire de Grenoble, a récemment proposé d’instaurer des tests de dépistage pour les élus. Selon lui, cette mesure permettrait de prouver que les responsables politiques ne sont pas au-dessus des lois.

Néanmoins, cette proposition divise l’opinion publique. D’un côté, certains y voient une atteinte à la vie privée, tandis que d’autres estiment qu’il s’agit d’un minimum pour des figures censées incarner l’exemplarité.

De son côté, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau adopte une ligne dure.

En effet, pour lui, la consommation de drogue ne relève pas seulement d’une affaire individuelle. Au contraire, il considère que cet acte alimente directement le narcotrafic et la criminalité.

Ainsi, il martèle : « Sniffer une ligne, c’est avoir du sang sur les mains. » Cette déclaration a donc pour effet de mettre la pression sur ceux qui pourraient être tentés par quelques écarts.

Quoi qu’il en soit, que nos élus consomment ou non, la réalité est là : en France, le débat sur la légalisation du cannabis est toujours au point mort, alors même que la lutte contre le trafic de stupéfiants s’intensifie.

Dès lors, une question se pose : peut-on réellement moraliser la consommation de drogue alors que celle-ci est omniprésente dans toutes les sphères de la société, y compris dans les hautes instances du pouvoir ?

En définitive, la vraie question est peut-être moins de savoir qui fume quoi dans les couloirs de l’Assemblée, que de se demander si nos dirigeants sont en phase avec la réalité de millions de citoyens.

D’une part, certains militent pour une approche de santé publique, tandis que d’autre part, d’autres préfèrent jouer la carte de la répression.

Dans ce contexte, reste à savoir si la politique finira par se désintoxiquer de son hypocrisie… ou si elle continuera à planer en eaux troubles.